Beaucoup
de femmes musulmanes se sont
adonnées à la poésie tout au long de la civilisation islamique,
que ce soit à titre accessoire ou même à titre professionnel. Nous
présentons ici une liste succincte parmi toutes celles ayant pu
existé, en différents endroits et à différentes périodes, avec
un aperçu de leurs autres talents lorsque l'information était
disponible.
Fadl
ash-shâ'ira (décédée en 260h/874g1)
de Basra était considérée comme la meilleure poétesse de son
temps, elle composait des élégies pour les califes et les rois.
Ibrâhîm ibn al-Mahdî dit d'elle : « Fadl ash-shâ'ira
avait la meilleure calligraphie des créatures d'Allah, les mots les
plus éloquents, l'allocution la plus fluide, et la fermeté dans le
débat.2 »
'Âbida
bint Muhammad zl-Juhaniyya était une poétesse, écrivaine et
calligraphe, du 4ème siècle hégirien (10ème siècle grégorien),
qui vivait à Bagdad. Elle récita l'un de ses poèmes lors d'une
réunion organisée par le gouverneur 'Adud ad-Dawla, à
l'occasion de l'Aïd 317h/929. Elle a également écrit une satyre
sur l'un des vizirs.3
'Â'isha
bint Ahmad al-Qurtubiyya fut une poétesse, une
calligraphe et une copiste du Coran. Elle a vécu en Andalousie sous
les Umayyades (est décédée en 400 de l'hégire/1009 de l'ère
grégorienne) et fut la tutrice et la gouvernante des enfants du
vizir Ibn Abî 'Âmir.4
Au
Maroc, nous pouvons citer la poétesse 'Â'isha bint 'Umâra Al
Hasaniyya, considérée comme unique en son temps (6ème
hégirien/12è siècle grégorien) dans l'art de la poésie5.
Dans
la Perse Safavide, Bîdilî, la mère de shaykhzâdâ Ansârî était
une poétesse, de même que son fils et son mari6.
Buthayna
bint al mu'tamid ibn 'Abbad, connu pour sa beauté et sa vivacité
d'esprit, était une poétesse de Séville et fille du dirigeant de
la ville7.
'Â'isha
bint Yûsuf al-Ba'ûniyya était une savante, soufie, auteure,
poétesse et professeur. Elle a vécu à Damas et au Caire, est
décédée en 922 de l'hégire (1516 de l'ère grégorienne). Elle a
écrit des ouvrages de Fiqh, de tasawwuf et de poésie, elle
enseigna le Fiqh et donna des fatwâs au Caire.8
Fâtima
bint 'Abdu'l-Qadîr ibn Muhammad (878h/1475g-966h/1558g9)
était une savante religieuse en plus d'être une calligraphe et une
copiste. Elle a copié beaucoup de livres, son mari était enseignant
dans la Madrasa Rawwâhiyya et elle-même était à la tête
des Khanqâh 'Âdiliyya d'Alep et Zajjâjiyya10.
L'iranienne
Begum (shâh Mulk) a écrit une collection de poésie (diwan) qui fut
admiré, au 10ème siècle hégirien (16ème siècle grégorien)11.
Amatu'llâh
bint Muhammad Sadaqî, de Constantinople (décédée en 1115h/1704g).
Elle était poétesse et écrivaine, a composé une collection de
poèmes (diwân) d'élégie et une collection de poèmes d'amour.12
'Â'isha
bint 'Ismat bint Ismâ'îl Taymûr fut une poétesse qui écrivit
plusieurs collections de poésie en arabe, turque et perse. Elle a
vécu au Caire, de 1256h/1840g à1306h/1889g (ou 1902)13
1g.
pour l'année grégorienne et h. pour année hégirienne.
4Bewley
A. A., Muslim Women. A Biographical Dictionnary, Ta-Ha
Pulishers Ltd., London, 2004, p. 5.
9g.
pour l'année grégorienne et h. pour année hégirienne.
11Bewley
A. A., Muslim Women. A Biographical
Dictionnary, Ta-Ha Pulishers Ltd., London,
2004, p. 32.
12Bewley
A. A., Muslim Women. A Biographical
Dictionnary, Ta-Ha Pulishers Ltd., London,
2004, p. 13.
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